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Anthropologie etc. - Page 8

  • Avis sur Le Capital du XXIe siècle, de Thomas Piketty

    Le véritable pouvoir de ce livre, et je soupçonne que l'une des raisons pour lesquelles il a été loué/considéré de manière si militante ces derniers mois, réside dans sa perspective macro-économique et longitudinale. Piketty s'intéresse à ce que le réseau d'information le plus large possible nous apprend sur le capital à l'ère moderne. Et ce qu'il nous dit est puissant, désillusionnant et finalement humilie les dogmes économiques de toutes tendances idéologiques.

    Il est tellement soucieux d'expliquer ces informations, de les décomposer par une litanie d'analogies et d'exemples concrets, et de parler de leurs limites et de leurs pièges potentiels, que parfois le lecteur ne voit presque pas l'image intimidante et complète de l'inégalité des richesses moderne qu'il a construite. Lire cela, c'est comme regarder un adulte entrer dans une pièce remplie de personnes qui ont depuis longtemps oublié comment être adultes.

    Dans Le Capital du XXIe siècle, Thomas Piketty Il synthétise les meilleures idées de penseurs économiques aussi divers que Marx, Ricardo, Kuznets, etc. tout en humiliant totalement leurs pires tendances idéologiques avec le genre de données qu'ils n'avaient pas ou étaient simplement trop motivés par leurs propres dogmes pour même envisager de les rassembler.

    En effet, on soupçonne que la raison pour laquelle tant de références historiques et culturelles du livre (Jane Austen et Honre de Balzac apparaissent dans ce livre, à la grande surprise et au grand plaisir de ce critique trop humaniste) viennent du XIXe siècle est que, comme le montre Piketty, nous revenons rapidement à un monde où l'inégalité économique ressemble et dépassera très probablement le type de stratification observé dans l'Europe du XIXe siècle.

    En bref, tous les indicateurs qu'il présente montrent un avenir possible où l'initiative personnelle et le travail acharné ne vaudront rien par rapport à la puissance des rendements des titres et des fortunes privées super-concentrés et largement hérités.

     

  • Recension du livre : Le Dérèglement du monde d'Amin Maalouf

    Voici un ouvrage qui servira d'appui aux cours d'anthropologie culturelle de la mondialisation :

    monde.JPGL’humanité va mal. Amin Maalouf n’est pas le premier à l’écrire ; il avoue d’ailleurs s’inscrire dans la lignée ou en contradiction de nombreuses théories. Mais au sortir d’une première partie - "Les victoires trompeuses" - qui fait l’état des lieux communs sur les dérèglements qui secouent l’humanité, on craint le ressassé improductif. C’est pourtant mal connaître l’écrivain et essayiste que d’imaginer le prendre au piège du bavardage autocentré auquel s’adonnent bon nombre de ses confrères. Une puissante empathie, un altruisme sincère et une vision éclairée d’un monde en passe d’atteindre "son seuil d’incompétence morale" guident cet essai captivant. En témoignent une démonstration éloquente de la perte de légitimité des puissants à travers les parcours d’Atatürk et surtout de Gamal Abdel Nasser, le président égyptien qui s’opposa à l’Occident et tenta d’unir les nations arabes.

    Car non seulement le regard d’Amin Maalouf fouille l’histoire des hommes dans ces plus obscurs recoins, mais son sens de la narration exalte sa pensée et guide son message jusqu’à nous. Ainsi apprend-on que les Mandéens, peuple vivant en Iraq depuis quatorze siècles, est en passe de disparaître à cause des violences commises dans le pays depuis l’intervention américaine. Une séquelle alarmante parmi d’autres de l’accélération du ‘Dérèglement du monde’. Alors l’auteur, qui se reconnaît à la fois dans la civilisation occidentale et dans la culture arabe, tente de tracer les voies d’une "coexistence harmonieuse" et d’une action groupée des peuples contre le cataclysme qui menace.

    La culture, selon Maalouf, doit être le vecteur de cette "réconciliation", pour vaincre les querelles de clocher qui embrasent le village global. Un essai pour penser le tumulte et repenser les règles qui le régissent.

     

  • Anthropologie de la Chine, anthropologie de l'ethnicité

    constructions et recompositions identitaires dans le monde chinois contemporain

    chine.JPGLecture de textes fondamentaux et présentation du débat théorique en sciences sociales sur les questions d’ethnicité. Etude des phénomènes d’ethnicité dans le monde chinois contemporain (représentations, stratégies, recompositions identitaires).

    Thèmes principaux

    -         Politique ethnique de l’Etat chinois. La construction des « nationalités minoritaires » et de la « nationalité han »

    -         Mise en scène de l’ethnicité. Les nationalités minoritaires dans le regard de l’Etat chinois et de la majorité han.

    -         Exotisme et orientalisme interne.

    -         Fabrication de traditions

    -      Ethnicité et religion.

    -         Commercialisation des cultures minoritaires. Le rôle du tourisme ethnique

          -         Sinisation et « hanification » des régions des frontières

          -         Reconstructions identitaires chinoises à l’extérieur de la Chine

    bibliographie :

    Jean-Louis Rocca, Chroniques chinoises du mécontentement ordinaire, 6 juillet 2010.

    - Judith Audin, Une histoire sociale de la Chine communiste, le 17 novembre 2010.

    - Ji Zhe, Religion en Chine, le 22 juin 2012.