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Anthropologie etc.

  • Avis sur Claude Lévi-strauss, 1961, La crise moderne de l’anthropologie

    Avant même les remises en cause de l’anthropologie dans le cadre de la nébuleuse « postmoderne », voici quarante-cinq ans Claude Lévi-Strauss dressait le constat alarmant de la crise moderne de l’anthropologie, par exemple dans  Le Totémisme aujourd’hui . Il attribuait ce fait à l’effacement même de l’objet de l’anthropologie, les populations « primitives » : que celles-ci disparaissent physiquement, ou qu’une série de changements rapides intervenant dans un monde en voie de rétrécissement ne conduisent à les éloigner de leur mode de vie traditionnel.


    Ainsi, tandis que la demande sociale se fait alors plus pressante vis-à-vis de l’anthropologie, « cet humanisme sans restrictions et sans limites », les transformations qui motivent l’intérêt porté aux populations « primitives » provoquent également leur extinction.
    Ce sont tout d’abord les ravages causés par les contacts soudains avec les maladies occidentales qui par exemple conduisent à l’extinction de nombreuses tribus au Brésil. Entre 1900 et 1950, une centaine de tribus s’éteignent ainsi, alors que celles qui se maintiennent voient leurs effectifs diminuer considérablement ; tels les Nambikwara — chez lesquels, on s’en souvient, Lévi-Strauss avait séjourné avant de leur consacrer sa thèse, puis l’une des œuvres majeures de la discipline — dont l’effectif de dix mille âmes au début du siècle passe à un millier en 1940.
    Si ce n’est la maladie, ce sont les brusques changements affectant ces sociétés comme l’urbanisation massive qui touche le Copperbelt étudié par les sociologues de l’école de Manchester ou encore les Brazzavilles noires sur lesquelles se penche Georges Balandier au début des années cinquante. Mais le principal effet de l’entrée dans la modernité des populations primitives, en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est ou encore en Afrique, est la méfiance que suscite l’anthropologie dans les jeunes États libérés du joug colonial.


    La promotion d’une sorte de réciprocité anthropologique, qui conduirait certes à multiplier les points de vue et élargir les perspectives en envoyant des anthropologues des pays du Sud étudier les sociétés occidentales, ne résoudrait pas pour autant le problème. Accusé de légitimer les inégalités du monde sous couvert d’une vision de l’histoire humaine mettant en avant la diversité et le pluralisme, les anthropologues doivent réfléchir au devenir de leur pratique scientifique. On reconnaît ici les prémisses de la critique post-moderne que des chercheurs issus de pays du Sud adressent depuis le début des années quatre-vingt à l’anthropologie.


    À l’époque, la solution préconisée par Claude Lévi-Strauss consistait en une conversion des buts et des méthodes dont le principal effet est de ne plus étudier du « dehors », mais, s’agissant de sociétés prenant conscience d’elles-mêmes, d’aborder la recherche « du dedans » ; les savants locaux et étrangers opèrent alors avec les mêmes méthodes. Cela suppose également une multiplication des perspectives de recherche (démographie, linguistique, etc.) tandis que l’anthropologie pourrait asseoir son propre avenir en jetant toutes ses forces sur ses terrains traditionnels dont la précarité impose une urgence de la recherche et en développant de nouveaux objets dans les sociétés complexes. En effet, ces dernières manifestent en leur sein même des écarts différentiels que l’anthropologue a pour fonction d’étudier.


    L’exploration de nouveaux objets, les discussions ouvertes sur le post-colonialisme et la position de l’anthropologie dans l’histoire contemporaine, les réflexions sur le terrain et la relation anthropologique, en bref tous les chantiers venus enrichir la discipline et la sortir de son irénisme humaniste, s’inscrivent dans la continuité de la réflexion de Lévi-Strauss. Ils sont la conséquence du mouvement de remise en question des modalités scientifiques d’étude des sociétés traditionnelles de la part de ceux-là mêmes qui en constituaient les objets privilégiés.

     Claude Lévi-strauss, 1961, La crise moderne de l’anthropologie, Le courrier, n°11, novembre 1961, UNESCO, Paris, p. 12-17.

     OEuvres, Claude Lévi-Strauss 

  • Notions et champs à étudier en anthropologie de l'environnement

    Thèmes de recherches sur l’environnement qui font l’objet d’appels à communication ou à publications et/ou de discussions entre les anthropologues de l’environnement sur la liste EANTH

    - Justice environnementale

    - Place de l’anthropologue de l’environnement face aux politiques

    - Impacte des mythes et légendes sur les attitudes culturelles à l’égard de l’environnement : mythes en construction

    - Relations entre savoirs (locaux, traditionnels, scientifiques) et politiques de l’environnement (sélection des savoirs de référence, etc)

    - Transmission culturelle des savoirs écologiques (zones urbaines, rurales)

    - Réduction de la pauvreté

    - Gestion de l’eau

    - Déchets : dans la perspective des relations ville/campagne ; en relation avec la notion de « disposibilty » et l’esthétique du néolibéralisme où certains objets et groupes humains sont traités comme “jetables” ; risque, perception et gestion des déchets provenant des soins de santé ; aspects éthiques ; consommation alternative et mouvements sociaux (mouvement des dumpsters) ; relation entre déchets, conservation et développement.

    - Non-traitement par les mouvements de protection des environnements urbains comme écosystèmes

    - Notions de qualité et de quantité dans celle de développement

    - Changements environnementaux et politique étrangère

    - Intégration et exclusion des communautés rurales dans les réseaux transnationaux d’institutions, d’argent et d’idées

    - Droits de propriété culturelle

    - Néolibéralisme et environnement ( biodiversité, propriété, droits d’usage, communaux)

    - Eco-cultures

    - Comportement vis-à-vis de l’environnement et croyances religieuses (diachronie et synchronie)

    - Tourisme alternatif

    - Réchauffement et changements climatiques (ramifications socio-culturelles ; variations de perception suivant situation géographique et sociologique ; risques de violence ;Légitimité de la séquestration du carbone, des échanges de droit à polluer ; comment l’institution socio-économique qui se construit pour organiser ces échanges modifie les relations aux niveaux local et national entre les systèmes de production et les systèmes écologiques ; nouvelles discriminations sociales, politiques, ethniques

    - Ethnocide, génocide et écocide

    - Anthropologie de l’environnement/anthropologie économique/ économie de l’environnement

    - Conflits ethniques et environnement

    - Conséquences de l’application de principes de développement durable dans les pays en développement

    - Construction de la notion de lieu, échelles spatiales /globalisation des échanges et des évolutions climatiques

    - Gouvernance environnementale (Impacts culturels, économiques, écologiques de la gestion de régions au nom du principe de “service rendu aux écosystèmes”)

    - Parcs nationaux et peuples indigènes.

    Je crois que nous avons là matière à réflexion.

  • Thèmes de recherches sur l’environnement en anthropologie

    L'anthropologie de l'environnement est un champs de recherche peu exploré en France. Mais voici ceux que les cnetres de recherches aux USA étudient :

    - Conservation, développement, durabilité
    - Environnement/santé
    - Mise en forme (écriture, récits, discours, etc.) des représentations de la nature (écocritique, etc)
    - Dimension transfrontalière des questions environnementales
    - Aspects sociaux des changements climatiques et environnementaux
    - Conflits sur les ressources naturelles
    - Écotourisme
    - Énergies
    - Genre et environnement
    - Groupes permanents en présence dans les parcs nationaux (composition sociale, culturelle, modes d’organisation, etc… )
    - Construction d’un capital social, culturel et environnemental dans un monde globalisé
    - Savoirs technico-scientifiques et innovation dans le domaine de la génomiques (inclus convergence entre biologique, nanotechnologies et information)
    - Économie culturelle
    - Économie de l’environnement
    - Gestion des ressources naturelles
    - Impact environnemental et /ou social de la globalisation, de l’urbanisation, de l’exploitation des ressources naturelles et/ou des transformations technologiques
    - Ecologie évolutive
    - Environnement et risque alimentaire

    - Bioéthique
    - Justice environnementale
    - Études critiques sur l’environnement
    - Changement climatique et durabilité des modes de vie ruraux
    - Écologie urbaine et relations écologiques ville-campagne
    - Aspects sociaux et culturels de la pollution de l’eau /conservation et politiques de l’eau dans un contexte d’industrialisation de zones rurales

    - ecological sanitation