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Anthropologie etc. - Page 2

  • La temporalité de l’engagement anthropologique

    “Les sciences sociales, cela sert aussi à faire la société.” J’ai pris cette phrase citée par Didier Fassin parce qu’elle m’a servi de point de départ pour le premier terrain que j’ai entrepris dans les années 1980s sur le mouvement alternatif à Berlin-Ouest. Cette phrase peut se comprendre de trois manières différentes et complémentaires :

    1. À travers les sciences sociales comme connaissance le/la chercheur/e cherche en tant qu’expert ou savant à avoir un impact plus ou moins direct sur la société, une influence sur les orientations politiques et la direction de la transformation sociale.

    2. Les sciences sociales servent à construire des catégories avec lesquelles la société se comprend elle-même. Elles participent donc à la construction des cadres cognitifs, des idéologies et des croyances.

    3. Les sciences sociales servent aussi à déconstruire les catégories et les vérités sur lesquelles se basent les rapports sociaux et les rapports de pouvoir en particulier et offrent ainsi la possibilité de penser la société autrement.

    Dans les années 1980s j’ai fait un retour de l’Afrique dans ma propre société, comme tant d'autres anthropologues (voir : La fin de l’exotisme ). En tant que anthropologue dans des collectifs de production à Berlin-Ouest j’ai voulu participer au mouvement alternatif qui était en plein essor à cette époque. Le mouvement était construit sur une culture de débat et de controverse. Les membres des collectifs se voyaient simultanément comme les expérimentateurs et les sujets d’experimentations sociales qui voulaient apporter des changements profonds de société. Cependant leurs façons de participer et de s’observer se distinguaient de la manière de voir de l’anthropologue par le fait que les membres des collectifs avaient des intérêts matériels et immédiats, par exemple le niveau de salaire, le temps de travail que l’anthropologue ne partageait pas. La participation de l’anthropologue au travail du collectif et à son autoréflexion relevait d’une autre nécessité. Mon regard d’observateur extérieur et mon analyse des rapports observés avait donc l’effet de projeter une image aux membres des collectifs avec laquelle ils étaient en accord ou désaccord selon leur position dans la situation de conflit observée, dans laquelle ne se reconnaissaient pas forcément ou pire, qu’ils trouvaient trop évidente pour être intéressante.

    En 1991 quand mon livre sur les mouvements alternatifs à Berlin-Ouest fut enfin publié, le mur de Berlin était tombé, les mouvements alternatifs avaient pris fin et j’étais devenu le chroniqueur d’une époque, d’un mouvement, qui semble très loin par ses ambitions et ses façons d’apprécier la société, des préoccupations actuelles. L’impact que j’ai pu avoir sur la direction qu’a pris la transformation du mouvement alternatif me semble minime. Les catégories que j’ai construites pour faire sens des rapports sociaux observées n’avaient plus aucune importance pour les acteurs. Mes efforts à déconstruire les visions du monde et rapports de pouvoirs au sein des collectifs recevaient au mieux un intérêt poli parmi les ex-membres de collectifs qui avaient pris la peine de lire le livre. Le livre qui est né de mon engagement, la forme et le contenu relèvent de cet engagement, mais il mène maintenant une vie indépendante de mes premières intentions.

  • Anthropologie : Rites d'accueil de l'enfant - suite

    Le sevrage : l'enfant doit quitter sa mère et entrer dans la culture. Pour "l'aider" on mettait des épices sur le sein de la mère pour faire tourner la tête de l'enfant vers autre chose : vers la culture, vers le pain.

    L'allaitement trop long était considéré comme une forme d'inceste. L'allaitement ne devait pas contenir "2 mois de mai." disait un proverbe. L'enfant qui buvait trop longtemps le lait de sa mère s'appelait un "demeuré".(auprès de sa mère)

    La poussée des dents et ce qui s'en suivait avec la morsure avait quelque chose d'animal tout en symbolisant la force et l'accès à une autre alimentation

    On attend les premiers mots avec impatience, car l'enfant devient civilisé.

     

    -La marche  était souvent accompagnée par une cérémonie qui s'appelle "Rober";   car on mettait une robe aux enfant même les garçons.

     

    -La première fois que l'enfant met un vêtement d'adulte (3 ans environ) , la cérémonie s'appelle "le pantalonnage" pour les garçons.

     Ecoutons P .J .Hélias nous raconter dans " Le cheval d'orgueil"...

    "Ma grande affaire est ma promotion de petit homme. Il y a déjà quelques mois qu'on me promet de me mettre en pantalon. J'avoue que je trouve le temps long et que je n'arrête pas de revendiquer parfois avec

    des larmes...il nous faut satisfaire à un rite de passage qui ne nous laisse pas de nous inquiéter un peu, comment nous y prendrons nous avec ces boutons et ces bretelles, et il ne sera plus question de demander secours à la mère. ..II ne reste plus qu à convier la proche parenté à la fête du pantalonnage. Ils sont dix ou douze autour de la table...quand, ma tante Lisette qui m'a soigneusement paré dans l'autre pièce, m'amène devant eux dans toute ma gloire et souriant courageusement malgré une bretelle

    qui tourne. On m'appelle "jeune homme"... Me voila anxieux et fier à la fois".

  • Anthropologie : Rites d'accueil de l'enfant

    Dans beaucoup de région c'est le père qui prend son enfant dans sa chemise pour amener l'enfant dans sa culture.

    Le symbole en est: extraire l'enfant de l'état de nature pour l'amener petit à petit vers la société. en effet, la chemise est un objet élaboré par le tissage, donc issu de la main de l'homme, du travail de la société.

    L'accouchement était fait par une matrone qui ne pouvait plus donner la vie.

    Si le père n'est pas là c'est elle qui représente la culture.

    La grand-mère est présente, elle représente la lignée. Elle même passe dans une autre génération.

    Il faut enterrer le placenta, qui représente le retour à la nature. On va planter dessus un laurier : symbole de la force, pour les garçons et un rosier : symbole de la beauté pour une fille.

     

    On donne un nom de l'enfant qui avait un sens comme par exemple celui du père lorsque c'était un fils aîné. L'inscription du nom dans le registre des mairies, s'est fait à partir de François 1er (16°S.).

     

    On protégeait la fontanelle en ne lavant pas la tête de l'enfant (jusqu'à 2,.3 ans), on protégeait avec un bonnet.

    Tout ce qui venait du corps de l'enfant ne devait pas être mis n'importe où. (ongles, cheveux, eaux sales).

    On disait que les poux mangeaient les mauvais sorts des enfants.

    On pratiquait l'emmaillotage pour qu'il représente l'adulte le plus tôt possible et pour le faire ressembler le plus tôt possible à un homme vertical, afin qu'il ne soit pas assimilé à un animal.

    L'allaitement était considéré comme un prolongement de la grossesse pour la mère et l'enfant.

    Il était dit que l'hérédité passait par le lait d'où l'importance du choix des nourrices. (ressemblance à la mère).

    On nourrissait à la demande.